En pays batave... (5)
SHENANDOHA en pays batave
Carnet de voyage de Martine et Guy JOLY
juin 2019 - 5 -
(cliquez sur les photos pour les agrandir)
Dimanche 28/7 - Après un plein de mazout, nous quittons Makkum vers 9h20 pour traverser l’Ijselmeer et le Markermeer et rejoindre le village typique de Marken, proche d‘Amsterdam. Si la période de canicule se termine dans le sud du pays, elle est toujours bien présente en Frise.
La météo n’a pas prévu de vent aujourd’hui, mais on enregistre quand même 8 nœuds dans le dos à la sortie du port. Vite, on établit les voiles… et on perd rapidement 2 nœuds de vent; la vitesse du bateau oscille entre 4 et 5 nœuds, le vent faiblit encore, la vitesse aussi… et 50 minutes plus tard, après avoir parcouru 2,5 miles nous rentrons le génois et démarrons le moteur.
A l’approche d’Enkhuizen, le vent est tout à fait tombé et nous affalons la grand’ voile avant de passer l’écluse qui nous mène dans le Markermeer. Nous mettons alors le cap sur Marken. Et brusquement, le ciel s’assombrit et le vent se met à souffler de face pour jusqu’à 17 nœuds. Nous enfilons l’étroit chenal de Marken avec un peu d’appréhension, le port n’est pas très grand. Heureusement, les visiteurs du week-end ont libéré les places, et nous nous amarrons au quai vers 18h.
Marken a été séparée du continent par une tempête en 1164, et est restée une île jusqu’en 1957, quand une digue l’a rattachée au continent. Nous tombons sous le charme de ce village de maisons en bois originalement bâties sur des petites collines ou sur pilotis pour éviter les inondations (ce risque a disparu depuis la construction de l’Afsluitdijk). Nous terminons la soirée dans un restaurant du quai, en regrettant de ne pouvoir profiter de la terrasse fleurie.
Lundi 29/7 - Vers 9h20, nous quittons Marken et contournons son célèbre phare blanc pour empruntons l’Ij vers Amsterdam, puis la rivière Spaarne vers Haarlem. Nous retrouvons le rythme de navigation avec ponts et écluses, et les interruptions de services aux heures de pointe.
Je profite de l’attente du pont de Spaarndam (célèbre pour ses 3 ouvertures quotidiennes) pour me baigner dans l’Ij. Nous atteignons Haarlem vers 15h, nous devrions normalement pouvoir être amarrés avant 16h (interruption « heures de pointe »); hélas une panne de pont nous empêche d’accéder aux places d‘amarrage avant 18h..
Une longue journée au soleil … la température dans le carré dépasse les 30°, et aucun parasol n’est prévue dans le cockpit en navigation.
Mardi 30/7 - Nous larguons les amarres à 8h55 pour profiter de l’ouverture du premier pont à 9h.
Deux ponts plus loin, nous sommes rattrapés par une grande péniche à qui les pontiers vont donner une priorité absolue. Une aubaine !
Le capitaine accélère l’allure pour rester devant la péniche, et les pont s’ouvrent dès notre approche comme par miracle. Notre radio VHF reste branchée sur le canal des pontiers et nous suivons les efforts qu’ils font pour concilier les desiderata des navigateurs, professionnels et plaisanciers, avec les impératifs du trafic routier et ferroviaire: pas facile, la vie de pontier ! Nous décidons de nous arrêter à Gouda.
Encore une longue journée au soleil, la fatigue nous envoie au lit à 9h.
Mercredi 31/7 - Nous nous réveillons vers 8h00, frais et dispos, et décidons de consacrer la journée à nous imprégner de l’ambiance locale. Nous nous sommes amarrés hier au quai de la ville (dernières places disponibles), mais lorgnons les places de l’autre côté du canal qui font partie du « yachtclub » et sont équipées de distribution d’eau et d’électricité. De quoi remplir facilement nos réserves d’eau potable (pratiquement épuisées depuis hier) et recharger les batteries indispensables à maintenir la température du frigo …
Partie en ballade, je reçois un coup de fil du capitaine… le bateau est maintenant amarré dans une des plus belles places du port, à l’entrée de la rue commerçante de la ville. Le soleil alterne avec quelques averses aussi drues que courtes.
Un rayon de soleil éclaire quand même les photos de la maison communale, de la pesée, de la brocante.
Jeudi 1/8 - Jeudi: jour de marché à Gouda, et, surtout, jour du traditionnel marché au fromage qui a lieu depuis 1395 entre l'hôtel de ville et la pesée. Nous décidons d’assister à ce must avant de partir. Les fromages sont exposés avant le début du marché;
C’est sous un ciel gris que nous assistons à l’arrivée des charrettes à chevaux des négociants, aux discussions en gestes traditionnels entre paysans (en bleu) et négociants (en blanc), et au chargement des fromages vendus sur les charrettes. Une petite tente abrite une démonstration de fabrication du fromage; nous écoutons avec attention les explications données par la fermière lorsqu'une averse violente se déclenche; nous nous serrons un peu dans la tente et continuons à suivre la démonstration.
Le marché se termine sous le soleil; nous rentrons au bateau et larguons les amarres.
Accompagnés de 7 autres bateaux, nous passons les 3 ponts et l'écluse qui nous ramènent au canal principal. Le trajet vers Willemstad est un peu mouvementé, l'affluence et des pannes diverses ralentissent le service des ponts et écluses et nous font craindre que notre horaire soigneusement planifié tombe à l'eau; nous atteignons quand même notre destination avant la tombée de la nuit.
Vendredi 2/8 - Nous sommes maintenant en eaux connues: Willemstad est une de nos destinations de week-end. Nous quittons la marina vers 9h30, au soleil, jusqu'à ce qu'une averse nous incite à sortir nos cirés. Nous pouvons avancer à la voile dans pendant 3 miles après l'écluse du Volkerak... c'est toujours ça.
Soleil et averses se succèdent, et le vent (de face) se met à forcir après Bruinisse. Nous passons l'écluse du Zandkreek à marée haute et rejoignons notre place à Wolphaartsdijk vers 17h30. Grâce à une stratégie mise au point par le capitaine, et une manœuvre exécutée à la perfection, nous n'avons pas trop de difficulté à nous amarrer aux anneaux malgré l'absence de nos amarres à poste.
Nous totalisons 500 miles au loch, 570 au GPS.