Croisière Nordique 2017 (9)
Samedi 5 août – Toujours bloqués à Varberg par un méchant vent du sud (c'est-à-dire de face pour notre prochaine étape), nous passons une journée paresseuse au bateau, sous un ciel gris parfois égaillé d’une courte éclaircie. En ce samedi, la plage est déserte (photo 59), mais les enfants des environs sont venus en famille pêcher les crabes au ponton barbecue. Dans l’après-midi, nous assistons (de loin) à un mariage célébré en haut de la plus haute colline, d’où la vue est imprenable(photo 60) ; les hommes en costume et les femmes en robe longue escaladent les rochers pour se rendre à la cérémonie, qui sera ponctuée de beaucoup de chants ; la fête se poursuit au restaurant tout proche.
Dimanche 6 août – A notre réveil, l’anémomètre du club indique un vent de 24 à 30 nœuds … toujours sud. Malgré le soleil, l’ambiance restera calme pour un dimanche. Mais nous sommes optimistes, la météo s’annonce meilleure pour demain.
Lundi 7 août – Nous larguons les amarres vers 8h45, et quittons Varberg pour Torekov, à mi-chemin de Copenhague. Nous hissons la grand voile dans le port, et déroulons le génois à la sortie du chenal, pour mettre le cap sur notre destination, au près serré : un petit exercice de navigation de précision…. Le vent va refuser et faiblir petit à petit, mais nous avons de l’eau devant nous et décidons de continuer notre bord de près, même si notre cap s’éloigne de la route planifiée ; après 25 milles, le vent tombe définitivement, nous rentrons les voiles et rejoignons Torekov au moteur vers 16h. Le temps de se promener dans ce port plein de charmes (photo 61), et de profiter du buffet « crevettes » (cuites ou fumées) que le restaurant du port organise tous les lundis.
Mardi 8 août – Nous quittons la Suède vers 8h45 pour Copenhague. Nous devons passer la pointe de Kullen que le vent du sud nous permet d’atteindre dans un confortable travers, puis notre cap passe au sud, et nous devons rentrer les voiles. La mer, initialement calme, commence à secouer lorsque nous entamons le « grand belt » entre la Suède et le Danemark ; l’entrée du port de Copenhague est particulièrement secouée, jusqu’à ce que nous atteignions le canal … que nous longeons jusqu’à Nyhavn. La marina « Christianshavn » (photo 62) se trouve juste en face ; nous attendons un petit quart d’heure devant un petit pont dont l’ouverture de 18h30 nous donne accès au port, et nous accostons à couple d’un bateau d’habitation, faute de trouver une autre place.
Mercredi 9 août – Qu’il est bon de flâner à Copenhague sous le soleil … un pont pour piétons et vélos mène directement de Christianshavn à Nyhavn, le quartier le plus populaire de la ville, avec ses façades colorées et ses vieux gréements en bois amarrés à quai (photo 63); sur la rive droite, les fenêtres de la galerie d’art contemporain Charlottenborg sont décorées de piles désordonnées des gilets de sauvetage de réfugiés de la méditerranée. Par contre, la « Stroget » (photo 64) nous déçoit un peu, ses boutiques danoises ont fait place à des commerces internationaux que l’on retrouve dans toutes les villes d’Europe ; seul bastion du luxe danois, la boutique de porcelaines « Royal Copenhague » subsiste au milieu des enseignes étrangères. L’après-midi, nous choisissons la visite guidée de la ville, sur un bateau plat qui fait le tour des canaux et offre une vue imprenable sur les principaux monuments : le palais d’Amalienborg et l’église de Marbre (photo 65), l’opéra (photo 66), le centre national d’art dramatique, la bibliothèque royale (« le diamant noir »), l’ancienne bourse, le château de Christiansborg, la base militaire de Holmen…. sans oublier la Petite Sirène, qui nous tourne le dos ; le tout est commenté par le guide, et assorti d’anecdotes.
Jeudi 10 août – Nous choisissons l’ouverture du pont de 9h pour quitter Copenhague, et mettons le cap sur les falaises de Stevns, au sud de l’île de Sjaelland (île de Copenhague). Comme hier, il fait un temps radieux. A la sortie du port, un faible vent de travers nous permet de hisser les voiles pour un bord de courte durée ; à hauteur de l’aéroport de Kastrup, le vent tombe, et nous démarrons le moteur. Un gros nuage noir vient encombre le ciel lorsque nous nous approchons des falaises, qui s’étendent sur plusieurs kilomètres ; les différentes couches géologiques sont nettement visibles (photo 67), il paraît que l’une d’elles est le témoin du passage de l’ère tropicale à l’ère polaire, il y a 65,5 millions d’années. Elles sont aussi particulièrement accidentées ; l’église médiévale de Gammel Hojerup construite pas loin du bord s’écroule lentement dans la mer au cours des années. Au sud des dernières falaises, le petit port de Roedvig nous accueille vers 15h. Le gros nuage s’est évaporé ; à une centaine de mètres du bateau, nous avons une vue splendide sur ces dernières falaises (photo 68).
Vendredi 11 août – Nous quittons Roedvig peu après 8h, pour notre dernière étape danoise qui nous mènera à Gedser, proche du point le plus septentrional du Danemark sur l’île de Falster. Nous devons d’abord contourner l’île de Mon, ce qui nous donne l’occasion de passer devant les superbes falaises de Klintholm (photo 69) dont nous avons fait le tour, par les sommets et par la plage, avec l’équipage d’Elsie il y a 8 ans ; un bon souvenir, toujours agréable à revivre. Vues de la mer, ces falaises de 7 km de long et 128 m de haut sont impressionnantes, bien que très différentes de celles de Stevns. Le vent est portant, mais très faible, et notre génois ne peut qu’assister le moteur. Le temps est beau au départ, mais quelques averses nous obligerons à mettre nos cirés complets. Après Klintholm, nous mettons le cap sur la pointe sud du Danemark, pour un chenal étroit vers Gedser que nous atteignons peu avant 17h.
Samedi 12 août – La mise à jour des cartes météo nous a informés hier que la journée serait pluvieuse et agrémentée d’un fort vent d’ouest. Nous optons pour une journée de repos à Gedser, qui fut le premier port à proposer une liaison ferroviaire (via ferry) entre le Danemark et l’Allemagne. Le musée des trains et l’ancienne gare à ferries en témoignent. Le matin reste sec, mais la pluie nous arrose l’après-midi.